En quoi consiste véritablement le métier de médiamaticien·ne et à quoi ressemble la formation? Dans son article, Patrick Gutherz nous parle de divers aspects de son apprentissage, du choix de sa profession jusqu’à l’obtention de son CFC, ainsi que de son activité actuelle. Il livre au passage quelques précieux conseils aux apprentis et nous donne un aperçu de son travail quotidien.

Pendant la formation

C’est en août 2018, à l’âge de 15 ans, que j’ai commencé mon apprentissage de médiamaticien chez Pfister Meubles. J’ai été émerveillé par tout ce que ce nouveau monde m’offrait. J’ai fait mes premiers pas dans la division IT Services, où les collaborateurs m’ont familiarisé avec leur domaine spécifique. Malgré une écoute attentive, je n’ai pas compris d’emblée toutes les relations entre applications, systèmes et bases de données. Mais ce n’était pas bien grave.

Durant mon apprentissage, j’ai changé de division tous les six mois, ce qui m’a permis de découvrir les différentes entités de mon entreprise formatrice et d’effectuer des tâches très variées. Très tôt, j’ai pu endosser de nombreuses responsabilités et influencer activement le travail quotidien. Pour moi, en tant qu’apprenti, c’était une opportunité incroyable et aussi un témoignage de l’estime que me portait mon employeur.

Extrait de mes activités au cours des quatre années d’apprentissage:

• Collaborer au projet Workplace Refresh (mise en place de nouveaux appareils et remplacement des anciens dans diverses succursales, formation des collaborateurs à l’utilisation des tablettes)
• Exécuter des tâches dans le domaine du Content Management System, notamment pour le site Web de Pfister et le nouveau portail de presse
• Réaliser divers projets vidéo en m’occupant de la planification, de la production et de la publication
• Élaborer le contenu de divers canaux de médias sociaux et poster mes contributions
• Analyser des données au sein de l’équipe CBI (Customer Business Intelligence)
• Soutenir le Service Desk (assistance technique aux collaborateurs)

Outre les activités passionnantes effectuées au sein de l’entreprise, divers projets ont aussi été réalisés à l’école. Nous avons par exemple travaillé en binôme sur un projet qui prévoyait de créer une marque avec sa ligne de produits, son logo et l’identité institutionnelle pour des opérations marketing. Mon collègue et moi avons décidé de lancer une marque de vêtements intitulée «Your Choice» avec pour message que chaque être humain est responsable de son parcours de vie et que, par ses décisions, il peut tout influencer. Nous avons opté pour un pullover et un t-shirt dans l’esprit streetwear asiatique et créé un mot logo à partir du nom de la marque. L’opération marketing s’articulait autour d’une séance photo des vêtements, d’une vidéo publicitaire et d’une série de trois affiches. Au terme de notre travail, nous avons documenté l’ensemble de notre démarche et remis toutes nos réalisations au bout de quatre mois. En combinaison avec l’entretien professionnel basé sur les connaissances théoriques en matière de conception et de production médias, nous avons ainsi obtenu notre première note finale.

En quatrième année d’apprentissage, nous avons dû réaliser un travail interdisciplinaire centré sur un projet (TIP). La problématique générale imposée était «La durabilité dans l’économie». Par groupe de quatre, nous avons pu choisir un sous-thème, ce qui a entraîné de multiples réflexions, le sujet général étant très ouvert. Nous nous sommes finalement décidés pour l’électromobilité, un domaine qui nous intéressait beaucoup et faciliterait le travail de rédaction. Le TIP doit se concentrer sur un travail de terrain sous la forme d’une enquête, d’un entretien ou autre. Nous avons choisi un sondage numérique avec des questions sur les préjugés à l’encontre des voitures électriques. Notre objectif était de déterminer l’ampleur des idées préconçues qui circulaient encore sur les électromobiles en Suisse et de les dissiper à l’aide d’arguments.

Avec plus de 200 réponses, nous avons pu évaluer si les affirmations étaient plutôt acceptées par la société ou non. Dans notre documentation, nous avons clarifié les principaux préjugés et évalué s’ils étaient vrais ou faux. Après cinq mois, nous avons pu rendre notre travail et le présenter aux experts.

En fin d’apprentissage, il faut s’atteler au plat de résistance, c’est-à-dire réaliser un travail pratique individuel (TPI) qui compte pour un examen. J’en ai défini le sujet avec ma formatrice et j’ai ainsi pu réaliser un travail qui m’a passionné. Il s’agissait de produire une vidéo sur l’informatique de Pfister s’inscrivant dans le droit fil de l’image de l’entreprise. Autant dire que j’ai dû relever plus d’un défi, mais j’ai eu énormément de plaisir à faire ce travail. Je dois aussi avouer que la peur d’échouer et de ne pas respecter le délai imparti ne m’a pas lâché pendant les dix jours consacrés à mon TPI. Mais je suis resté confiant et le tout m’a finalement paru gérable. J’ai pu livrer ma vidéo et la documentation y relative à temps, le dernier jour! Et une semaine plus tard, je faisais ma présentation devant les experts, immédiatement suivie de l’entretien professionnel qui m’a aussi donné un peu donné de fil à retordre. Les questions et l’évaluation des experts étaient toutefois correctes, si bien que j’ai réussi mon TPI sans trop ramer.

Ensuite, je me suis lancé dans la préparation aux procédures de qualification. Comme je suivais une maturité professionnelle parallèlement à mon apprentissage, j’ai dû bûcher six matières pour les examens finaux: mathématiques, finance et comptabilité, économie et société, informatique, anglais et français. Heureusement, nous avons commencé à réviser à l’école tous les sujets dès le début du dernier semestre, avec des planifications très différentes d’un enseignant à l’autre. Comme j’ai bien réparti mon temps et pris les devants assez tôt, j’ai pu revoir et approfondir plusieurs fois toutes les matières, ce qui m’a permis d’aborder la procédure de qualification avec un bon sentiment. Même si j’étais confiant après les examens, je n’ai été vraiment soulagé qu’après avoir appris que j’avais réussi.

Mes conseils pendant la formation

• Sois ouvert aux autres et discute avec eux – personne ne te veut du mal.
• Essaie d’assimiler et de comprendre au mieux les enseignements dispensés même si tu ne pourras relier entre elles toutes les informations reçues que plus tard au cours de ta formation.
• N’hésite pas à poser des questions et, quand tu dois exécuter une tâche, regarde plus loin que le bout de ton nez, tu ne pourras qu’en profiter.
• Vis les nombreuses facettes du métier de médiamaticien et découvre tes propres points forts que tu aimerais développer par la suite.

Mes conseils en fin d’apprentissage

• Pour le TPI et le TIP, trouve des sujets qui t’intéressent vraiment. Tu auras ainsi plus de facilité à rendre un bon travail.
• Commence à te préparer assez tôt aux procédures de qualification et répartis bien ton temps.
• Résous autant d’exercices que possible sur tous les thèmes traités et demande à tes enseignants d’anciens examens finaux; ils te permettront de te préparer au mieux aux procédures de qualification.
• Ne te laisse pas submerger par la pression! TU Y ARRIVERAS!

Après l’apprentissage

Après avoir obtenu mon CFC, j’ai eu une chance incroyable: Pfister a décidé de me garder et j’ai décroché un job qui me convenait, celui de Junior Business Analyst. Depuis le 1er août, je travaille donc au sein d’une équipe et en collaboration avec plusieurs divisions. Mon travail consiste essentiellement à sélectionner des clients pour l’envoi de matériel publicitaire, à réaliser des évaluations de différentes campagnes et mesures de marketing et, sur la base de celles-ci, à formuler des recommandations d’action. Comme j’ai l’esprit très analytique, ce travail est fait pour moi, d’autant plus que j’ai déjà pu acquérir de l’expérience dans ce domaine pendant mon apprentissage.

Je ne me suis pas encore vraiment fixé d’objectifs à plus long terme. Pour le moment, je veux vraiment prendre pied dans la vie active avant de me lancer dans une formation continue ou des études. Je peux aussi très bien m’imaginer continuer encore de nombreuses années dans mon domaine actuel et rester chez Pfister.

Article de Patrick Gutherz, apprenti médiamaticien du 1er août 2018 au 31 juillet 2022