«Nous avons réalisé plus de 50 projets»
Il a été l’un des pères fondateurs d’ICT-Formation professionnelle Suisse: Georges Schlegel, vice-président de la première heure. Durant les douze ans de son mandat, il a largement contribué au développement de l’association et posé les jalons pour l’avenir. En mars 2022, Georges a quitté ses fonctions. À l’occasion de la réunion du comité au mois de juin, il a été chaleureusement remercié pour tout le travail accompli. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, Georges nous parle des raisons de son engagement, des étapes franchies et de ses souhaits pour le futur d’ICT-Formation professionnelle Suisse.
Qu’est-ce qui t’a amené, il y a douze ans de cela, à t’investir pour ICT-Formation professionnelle Suisse?
Comme responsable du Product Management B2B chez Swisscom, je me suis toujours réjoui de voir combien les apprentis formés dans mon secteur étaient passionnés par leur travail. Après m’être bien investi dans le domaine «Age Management@Swisscom» dédié aux collaborateurs plus âgés, il était temps de me consacrer à la jeunesse. Mais comment procéder au mieux? J’en ai discuté avec mon partenaire commercial Ernst Biedermann, qui nous a malheureusement quittés entre-temps. À l’époque, Ernst était responsable des finances au sein du comité d’ICTswitzerland. Il m’a conseillé de porter mon engagement sur l’initiative pour la formation professionnelle «ICT-Formation professionnelle Suisse» lancée par ICTswitzerland. L’idée était bonne. Donc, chose dite, chose faite! Et, rétrospectivement, c’était aussi une très bonne décision.
Il y a douze ans, j’ignorais tout de l’existence d’organisations du monde du travail (Ortra) et de leurs tâches. L’abréviation Ortra m’était alors totalement inconnue. Alors imaginez mon étonnement lorsque j’ai appris que, outre l’Ortra nationale, il existait 17 associations cantonales ou régionales pour la formation professionnelle ICT et 14 associations locales d’entreprises formatrices qui constituaient l’épine dorsale d’ICT-Formation professionnelle Suisse. L’Ortra nationale et les Ortra régionales tiraient certes à la même corde, mais pas toujours dans la même direction. Entre-temps, les choses ont changé et je suis très heureux que nos forces convergent dans le même sens.
Quelles ont été tes expériences en début de mandat?
Si je me souviens bien, l’association ICT-Formation professionnelle Suisse a démarré début 2010 et, dès février, elle a initié une analyse du champ professionnel. Au cours de l’année, nous avons ensuite esquissé les lignes du paysage de la formation dans les technologies de l’information et de la communication et réfléchi à son évolution future. Pour la première fois, nous nous sommes aussi attelés à définir la vision, la mission et la stratégie de l’Ortra.
Les premières années ont été marquées par la mise en place de l’association. Nous avons réussi à la positionner parmi les Ortra traditionnelles et bien établies. Notre Ortra est reconnue comme un partenaire compétent pour les questions ayant trait à la formation professionnelle, tant auprès de la Confédération et des cantons que des entreprises.
Comment résumerais-tu l’évolution de l’association après toutes ces années?
Comme mentionné, ICT-Formation professionnelle Suisse a connu un développement très positif au cours de ces douze années et peut se prévaloir d’un bon positionnement dans le cercle des Ortra solidement ancrées. Notre association fait office de référence dans de nombreux domaines. Cette évolution réjouissante, nous la devons en premier lieu à l’ensemble du personnel du secrétariat général. Notre collaboration a toujours été très agréable et orientée solutions. J’ai été impressionné par l’engagement des directeurs successifs et l’efficience de tous les membres de l’équipe du secrétariat. Chacune et chacun d’entre vous s’est montré ouvert au changement, porté par la passion et tourné vers le partenariat. Vous respectez les autres et ce que vous faites. Autrement dit, vous vivez les valeurs qui sont importantes pour ICT-Formation professionnelle Suisse.
Qu’est-ce qui a le plus changé dans la formation professionnelle ICT?
Ces douze dernières années, nous avons initié et mis en œuvre plus de 50 projets. La fondation IT-Berufsbildung Schweiz, qui en a financé près de la moitié, a joué un rôle important. Parmi ces projets, je citerais notamment «ICT Traumberufe» « (Métiers de rêve ICT; 2012), «IT Dreamjobs» («Celui qui étudie l’informatique façonne l’avenir»; 2014), l’ICT Award Night ou encore les mesures pour lutter contre la pénurie de main-d’œuvre.
IT-Berufsbildung Schweiz a été soutenue par ICTswitzerland et les fondateurs de la première heure, Credit Suisse et Swisscom. Malheureusement, nous n’avons pas réussi à gagner d’autres entreprises comme fondateurs. En 2018, la fondation a été liquidée. Les objectifs fixés étaient atteints et les fonds, épuisés.
La situation financière de l’Ortra a toujours figuré au rang de nos préoccupations. Dans le cadre du projet «Modèle de financement 2.0», nous avons développé de premières idées sur le financement futur des activités de l’Ortra. L’objectif était de remplacer le «soutien à une start-up» apporté jusqu’alors par la fondation IT‐Berufsbildung Schweiz. Aujourd’hui, l’association jouit d’une très bonne assise financière, et je ne peux que m’en réjouir, même si un financement durable reste un sujet d’actualité.
Selon toi, quels ont été les principaux succès et accomplissements de l’association?
Le plus important à mes yeux, c’est d’avoir réussi à nous positionner comme Ortra compétente. Les succès et les jalons franchis ont été nombreux dans l’histoire de l’association, raison pour laquelle je n’en citerais que quelques-uns qui me viennent spontanément à l’esprit:
notre siège à la Commission fédérale de la formation professionnelle en 2016, aux côtés d’autres associations comme l’Union suisse des arts et métiers, l’Union patronale suisse ou des associations représentant les professions commerciales
l’augmentation de 50% des places d’apprentissage depuis la fondation d’ICT-Formation professionnelle Suisse
le développement du plan modulaire comme instrument central pour des profils professionnels flexibles et actuels
l’établissement de divers événements, comme les Championnats des métiers ICTskills ou l’ICT Award Night
la mise en place d’un marketing professionnel assorti de campagnes comme IT-Dreamjobs, une campagne d’annonces dédiée à l’image des professions ICT, principalement dans le but de motiver davantage de femmes à suivre un apprentissage dans ce domaine
notre présence communicationnelle, p. ex. sur les réseaux sociaux ou sur notre site Web aussi moderne et attrayant qu’informatif
les nouveaux brevets fédéraux de Cyber Security Specialist et de Digital Collaboration Specialist ainsi que les diplômes d’ICT Manager et d’ICT Security Expert. Sans oublier la classification des titres ICT dans le cadre national des certifications
la numérisation des examens et la mise en place d’un centre de compétences pour les projets de digitalisation dans la formation professionnelle
Qu’attends-tu de tes deux successeurs Marc Marthaler et Carlo Pirola?
Ce n’est pas à moi qu’il revient de formuler des attentes envers ces deux collègues compétents et engagés ni de leur donner des conseils. Les conseils peuvent être à double tranchant. Je suis persuadé qu’ils vont s’investir pleinement dans le développement futur de l’Ortra nationale et des Ortra régionales engagées dans la formation professionnelle. Je suis heureux que Marc et Carlo reprennent le relais comme vice-présidents, c’est un duo très prometteur.
Tu as joué un rôle important dans le développement de la stratégie 2026 de l’association. Quelles sont tes attentes pour l’avenir de la formation professionnelle ICT?
Que la formation professionnelle ICT soit reconnue par les Ortra de toutes les branches comme un centre de compétences dans le domaine de la formation aux technologies de l’information et de la communication. J’aimerais également que, d’ici fin 2026, un financement à plus large échelle, durable et indépendant soit assuré et que tous les autres objectifs stratégiques que nous avons élaborés ensemble lors de la revue de la stratégie puissent se réaliser.
Je souhaiterais par ailleurs que la collaboration constructive et la culture de discussion pratiquées au sein du comité soient perpétuées, voire encore améliorées et, enfin, que les débats et les actions entreprises soient toujours axés sur la recherche de solutions. Car, finalement, quand on a trouvé la solution, peu importe le problème posé à l’origine.
Aimerais-tu ajouter quelque chose?
Je remercie chaleureusement tous les collaborateurs et collaboratrices pour l’excellent esprit de coopération et les résultats impressionnants que nous avons obtenus. Je me souviendrai avec bonheur des expériences partagées.
J’aimerais adresser un tout grand merci à Serge* et à Andreas*. J’ai passé pas mal de temps avec vous deux ces dernières années. Nos discussions ont toujours été passionnantes et m’ont procuré beaucoup de plaisir.
Et je tiens aussi à exprimer toute ma gratitude à mes anciens et anciennes collègues du comité pour notre bonne collaboration et nos discussions parfois controversées, mais toujours intéressantes. Je garderai un excellent souvenir de notre collaboration lors de la revue de la stratégie 2021 qui a témoigné de l’engagement de tout un chacun et de la volonté de trouver des solutions.
Je souhaite au comité et au secrétariat général d’ICT-Formation professionnelle Suisse ainsi qu’aux Ortra régionales de pouvoir fêter ensemble de nombreux autres succès!
*Serge Frech est directeur et Andreas Kaelin, président d’ICT-Formation professionnelle Suisse